Bordeaux 1940, la collaboration au pouvoir …

Lors de l’occupation allemande, Adrien Marquet, maire et député de Bordeaux, qui prône la collaboration avec l’Allemagne nazie, déclare : « Pour le Maréchal, un Juif n’est jamais responsable de ses origines, un Franc-Maçon l’est toujours de son choix ». En août 1940, Marquet alors ministre de l’Intérieur du Régime de Vichy remplace le préfet de la Gironde au profit de François Pierre-Alype, anticommuniste convaincu. Son directeur de cabinet est George Reige : « adepte des théories de Maurras et de l’Action française, porte une profonde haine à la République.

Dès son arrivée, il fait établir un fichier départemental des militants de gauche, car il est convaincu que le communisme reste l’ennemi numéro un. En rapport avec le capitaine SS Hagen, il crée un véritable service de renseignements au sein même de la préfecture et ne tarde pas à organiser une chasse impitoyable aux communistes et aux francs-maçons mais également aux Résistants de la première heure ». Pendant l’été 1940, en dehors de toute pression allemande le régime de Vichy organise un carcan liberticide. Concernant la franc-maçonnerie, la loi du 12 août 1940 « portant interdiction des associations secrètes » est publiée le 14 août 1940, le décret du 19 août dissout le Grand Orient et la Grande Loge de France.

Après son éviction du gouvernement, Adrien Marquet fait l’éloge le 19 décembre 1940 du régime national-socialiste « antiparlementaire, antisémite, antimaçonnique, anticlérical, anticapitaliste ». Adrien Marquet n’empêchera pas à Bordeaux la mise en œuvre de la politique qu’il a lui-même contribué à définir en été 1940 envers les francs-maçons. Il acceptera sans hésitation le prêt du musée des beaux-arts à une exposition antimaçonnique. Le cabinet du préfet, avec en particulier Maurice Papon, applique à la lettre les lois antimaçonniques.

Les francs-maçons connus et qui occupent un poste important, doivent le quitter. Ainsi Marc Pinèdre le compagnon de route d’Adrien Marquet depuis les années 1910, doit laisser son poste de premier adjoint de Bordeaux en avril 1941. Mais, lors de son procès à la Libération, Adrien Marquet se défend au motif qu’aucun des 120 francs-maçons salariés de la Ville n’a été inquiété. Marc Pinèdre indiquera que s’il a échappé à la Gestapo c’est grâce à Adrien Marquet.

Par ailleurs, certains maçons proches d’Adrien Marquet, lui restèrent fidèles. Des tensions internes au sein même de la franc-maçonnerie augmentèrent les départs des maçons de certaines loges avec selon l’universitaire Hubert Bonin : « peut-être des conséquences sur l’homogénéité de certains courants de la Résistance ».

D.M.

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